|
| Accueil |
Créer un blog |
Accès membres |
Tous les blogs |
Meetic 3 jours gratuit |
Meetic Affinity 3 jours gratuit |
Rainbow's Lips |
Badoo |
[ W-HAKIM____BIGG ] [ W-HAKIM____RAP ] [ W-HAKIM____FESTIVAL 2006 ] [ W-HAKIM______Mes PHOTO ] [ W-HAKIM____CASA CREW ] [ W-HAKIM____FNAIRE ] [ W-H ___FEZ CITY CLAN ]
|
|
|
|
Qui n'a pas entendu parler, de près ou de loin, du premier album de Bigg, Mgharba 'Tal Moute?
06/05/2007 17:08
Qui n'a pas entendu parler, de près ou de loin, du premier album de Bigg, Mgharba 'Tal Moute? Celui que certains nomment déjà comme le meilleur rappeur marocain nous livre après un été chargé en scènes, interviews et concerts; ses impressions personnelles, ses revendications et ses projets futurs... Tout cela avec humour et simplicité.
Comment en es-tu arrivé à t'intéresser au Rap, et surtout pourquoi t'es-tu lancé dans la composition ?
J'ai commencé à m'intéresser au Rap pendant le collège, car à vrai dire ce que j'écoutais avant dépendait de ce qui traînait à la maison: cassettes ou vinyles des Beatles par exemple, en passant par Withney Houston et Abdelhalim, ou encore avec notre chère mère la télévision (Dieu bénisse 2m à la période du décodeur) j'ai découvert Michael Jackson, dont d'ailleurs j'étais fan comme pas possible... Le rap donc, je m'y suis intéressé grâce à des vidéos et des cassettes audio de potes. Pour la composition, c'est venu un peu plus tard : Je rappe depuis neuf ans maintenant, mais je ne compose que depuis cinq ans, question de fierté, pour ne plus rapper des choses écrites par quelqu'un d'autre.
Tu t'es lancé dans une carrière solo après une expérience de groupe...Est-ce parce que les messages véhiculés par ton ancien groupe ne te convenaient pas, pour aborder des thèmes et sujets qui t'intéressent vraiment? Je me sentais conditionné avec le groupe, ne pas dire ça, ne pas aborder tel ou tel sujet, passer pour des mecs politiquement correct... J'ai toujours voulu jouer sur les tabous, alors forcément, je me voyais mieux en solo. Il y a aussi le fait que je rappais en anglais et que ça passait mieux... Mais quand je me suis mis à l'arabe, les mecs ont commencé à comprendre et à craindre les répercutions. Trop de têtes pensaient, et un bateau qui a plus d'un commandant ne peut que chavirer. Le groupe était voué à l'échec, on s'est dit autant tout stopper avec une bonne réputation.
Tu avais déjà un nom dans le secteur du rap marocain, donc peut-être plus de facilités... Comment ont réagi les gens du milieu quand ils ont appris que tu te lançais dans une carrière solo? Casses, encouragements? J'ai plutôt été encouragé, déjà que depuis Mafia C on me donnait toujours le même conseil, on me posait la même question, pourquoi tu ne fais pas un truc en solo... Alors j'ai fait ce qu'ils attendaient de moi, non seulement pour leur faire plaisir parce que c'était avant tout ma volonté, mais pour voir ce que je valais en tant que compositeur et interprète solo.
Ton premier album a fait du bruit, beaucoup de bruit, des mécontents aussi, mais surtout un nombre considérable de fans... Comment vis-tu ce rôle que certains te donnent de porte-parole d'une jeunesse qui ne veut plus avoir peur? Je n'ai jamais eu la prétention ou le culot de m'affirmer porte-parole de la jeunesse, je dirais plutôt de ceux qui s'identifient à mes chansons : Je suis issu de la classe moyenne à tendance pauvre, je suis donc dans la même situation que 80% de nos jeunes. J'ai vécu les mêmes choses, à quelques détails près, je crois donc qu'on a les mêmes besoins et les mêmes envies, et surtout les mêmes droits. Je me bats non pour changer les mentalités, mais juste pour changer l'idée que les responsables se font de la jeunesse marocaine, soi-disant insouciante wella "mdamdma"... On est pas dupes les gars, c'est juste qu'on a pas encore eu l'occasion de montrer que l'on peut être solidaires, et je suis là pour ça.
Tu es là pour ça, et tu n'hésites pas à montrer que tu n'es pas le seul, en invitant plusieurs rappeurs marocains de renom à collaborer avec toi... Comment se fait votre travail, comment choisis-tu tes duos? J'ai participé à une compilation avec bon nombre de rappeurs marocains et certaines têtes d'affiche françaises, j'ai donc tout de suite eu l'idée d'intégrer tout ce beau monde dans mon album avec deux idées principales en tête : Un album peut se faire tout seul, mais à quoi bon? Et puis je me suis dit que s'il marche et qu'il connaît un franc succès, il permettra à certains rappeurs d'avoir la reconnaissance qu'ils n'avaient pas pu avoir auparavant, à défaut de pub ou de produit fini.
Je me suis dit qu'il y avait du potentiel dans ce bled et je l'ai exploité, pas comme ceux qui n'ont pas eu le courage de le faire. J'ai cru en des artistes qui en valent la peine, ce n'est pas mon album, c'est le nôtre, et ils me l'ont bien rendu. Et toujours sans prétention, je pense que sans eux Mgharba 'Tal Moute n'aurait pas eu autant d'impact.
Le message est passé, et c'est bien ce que tu voulais... Les critiques à tort et à travers, les gens qui jugent ton langage trop khasser, t'en penses quoi? Je réponds aux hypocrites par le silence, aux grands gueules qui ne sont là que pour bluffer le monde que je suis à 100% là pour les faire chier, et aux grands gueules revendicatifs que je suis à 100% avec eux.
Ta carrière de rappeur commence à prendre de l'ampleur au Maroc... La scène internationale t'intéresse-t-elle? Tu as pu collaborer avec des artistes étrangers, rappeurs ou autres... Quelle approche as-tu de ces expériences? J'ai collaboré avec les psy4, Intik et Imothep ( IAM ) sur une compile dont la promo est en vente à la Fnac, mais la compil en elle-même n'as pas aboutie, la faute à certaines personnes qui ont voulu entuber les marocains...
Bref, c'est toujours bien de collaborer avec des étrangers, c'est un échange culturel même si ça reste dans le mouvement Hip Hop.
Pour ce qui est de la scène internationale, ceux qui m'intéressent en premier plan sont les marocains résidant à l'étranger et non la scène en elle-même : Je veux conquérir pour l'instant l'oreille marocaine et l'oreille marocaine à l'étranger. Après, pourquoi pas les autres ! Pour moi, il y a les marocains, et puis les autres, et les marocains sont ma priorité.
Mgharba 'tal moute, c'est un peu un documentaire sur la vie au Maroc, celle qu'on ne montre pas dans les spots publicitaires, celle d'un marocain qui parle à ces concitoyens... Tu aimes ton pays et tu le critiques, mais n'y a-t-il pas des moments où tu as eu envie de baisser les bras et de ranger ta langue dans ta poche comme l'a fait un grand nombre de personnes? Ma langue est tellement longue que je ne peux pas la ranger dans un si petit trou comme le font les trous du cul, je dis ce que je vis et ce que les miens vivent ou ont vécu. Certains me demandent ce que j'en sais de Tazmamart pour en parler, et je réponds qu'il ne faut pas attendre d'avoir le VIH pour en parler!
Mgharba 'Tal Moute, ce n'est pas un titre ou une belle phrase qui m'est tombée sur la tête un beau jour, ou un propos politiquement correct qui a pour but, comme le croient certains, de passer pour un gars qui aime son pays juste à des fins persos... Mgharba 'Tal Moute comme diraient les Ricains, c'est un Way Of Life, un concept, une conviction et un principe. C'est ça, Mgharba 'Tal Moute.
Que penses-tu de ce qui se fait en termes de musique underground au Maroc, que ce soit en Rap, en Fusion ou en Rock/Metal ? Je crois que la plate-bande commence vraiment à se faire sentir, donc pour moi ce n'est que le début et je suis optimiste à ce sujet, parce qu'on a des groupes qui ont vraiment les couilles de faire tous seuls ce que soit disant les artistes étrangers dont certains mêmes sont fans ne pourraient jamais faire avec les mêmes moyens. Faut savoir que chaque bord à ses moyens et que le nôtre est tellement misérable que si l'on arrive à faire un album, il faudrait nous applaudir avec les pieds parce que sérieux, personne ne peut sentir la galère qu'on endure sauf nous, quand je dis nous je parle des gars qui ont pu sortir leurs albums (Darga -Fnaire - H kayen - Muslim) ... C'est ça la galère du vrai artiste marocain, et je dis bien vrai.
T'es-t-il déjà arrivé d'être confronté à des arrivistes musicaux marocains? Non, parce qu'on ne passe pas par le même chemin.
Bilan général du bout de chemin que tu as fait jusqu'à présent? Question fric, c'est le déficit sur toute la ligne, concernant le public, le bénéfice a été abondant, et par rapport à l'album, ce n'est que le début.
Et concernant tes projets d'avenir? Participation sur pas mal de bandes sons de films, ("os de fer" entre autre), tournée avec l'Institut Français dans toutes les grandes villes du Maroc à partir de janvier Inchaalah, des dates en France et Espagne en 2007 aussi, Inchallah.
Un mot de conclusion pour ceux qui te connaissent, et même ceux qui ne te connaissent pas – encore-? Mgharba 'Tale Mout J
Des news fraîches, en voici en voilà ! Bigg est dorénavant chroniqueur pour la version arabe de TelQuel, Nichan... Amis de la franchise, vous savez ce qui vous reste à faire !
Interview réalisée par Ayla - Nextline.ma
| |
|
|
|
|
|
|
|
WeLCoM To " MGhaRBa TaL MoUTe "
06/05/2007 14:35
WeLCoM To " MGhaRBa TaL MoUTe "
Premier album rap casawi,premier album rap marocain qui comporte en tout 24 titres, premier opus très osé, jugé vulgaire par certains, provocant par d'autres mais tous se sont mis d'accord sur l'originalité un peu surprenante certes mais attendu, dans un pays qui se dit: de loi et droit, un pays en développement et qui a besoin de renouvellement aussi bien au niveau politique qu'au niveau artistique, trêve de soirées avec les même artistes 50aires avec le même style qui date des années 50 autrement dit aucun changement mis à part les Smokings ... Enfin un album qui se préoccupe de toucher de près à des sujets que beaucoup de gens pensent très bas, passant par les incarcérations de tazmammart et derb moulay chriff à tindouf ou aux Procès en vue de stopper la liberté d'expression (TELQUEL) ... Album qui se dit 100% marocain fier de faire partie de ce pays dont on a tellement entendu parler dans le passé de par ces conquêtes ou de par ces MO9AWIMINES ... Un album qui veut à tout prix lui rendre ce qui lui revient comme hommage. Mgharba 'tal moute n'aurais jamais vu le jour sans la collaboration d'artistes marocains qui ont mis plus que le leur pour essayer au max de le soutenir pareil que leurs propres projets. Merci a tous ces artistes ... merci aussi à l'E.A.C sans laquelle ce projet n'aurait jamais abouti. Mgharba 'tal moute de par son nom montre l'intérêt de BIGG à faire connaitre son pays et sa culture surtout la darija qui a tendance à s'éclipser, avec des films préfabriqué en arabe non le vrai dialecte qu'on vit chaque jour, une langue dont on doit être fier et non la renier comme la peste ... De par l'album il sera possible d'aider l'association ASIDD une association qui aide les jeunes et enfants dans les régions de montagnes ou la civilisation est presque inexistante et ceci à cause de gens comme ceux que l'album dénonce ... c pour cela que 10% des bénéfices seront versés a cette association, pas grand chose mais c'est avec des graines que l'on peut obtenir des champs entiers... (à vos pesticides ;)) enfin l'album est disponible dans tous le pays (internetement parlant :p). merci a tous ceux qui ont collaboré sur cet album de prés ou de loin il est vrai que c'est une autoproduction mais il ne faut pas nier qu'il ya énormément de gens derrière ce travail en vue de conquérir un public assoiffé de vraie musique ... Tbarkallah alikom kamline et mgharba 'tal moute.
pour plus d info : www.myspace.com/biggthadon www.alkhaser.com ( site officiel de bigg )
| |
|
|
|
|
|
|
|
Bigg porte bien son nom : avec Mgharba 'tal mout, premier album sorti avec fracas en avril dernier, le rappeur au parler cru a pris une grosse place dans l'univers rap marocain. Rencontre av
06/05/2007 14:33
Bigg porte bien son nom : avec Mgharba 'tal mout, premier album sorti avec fracas en avril dernier, le rappeur au parler cru a pris une grosse place dans l'univers rap marocain. Rencontre avec un artiste qui fait le poids.
Tee-shirt XXL, barbe de plus de trois jours, un faux diamant planté dans chaque oreille, Bigg balance son imposante silhouette dans les rues de Roches noires. C'est son fief. Ici, un vieux embrasse le môme du quartier ; là, un môme apostrophe le rappeur respecté : “Bigg ! Khouya !” Sous une chaleur de plomb, Bigg éponge son crâne perlé de sueur.
Il est déjà 16 heures, il vient de se lever, un peu plus tôt que d'habitude : un coup de fil à passer à Casa FM. “C'est là où j'ai été élevé”, dit-il en dépassant, sur la droite, la maison où la sœur de sa grand-mère s'occupait de lui quand il était petit. “Si on s'arrête, on n'est pas près de sortir”, justifie-t-il en laissant derrière lui l'océan et lmoun, “la jetée” version arabe, là où tu te fais dépouiller si t'es pas du quartier !” Hilare, Bigg rectifie : “Enfin maintenant, ça va mieux, toute ma promo est à Oukacha”.
Au carrefour, une vieille Volkswagen bordeaux attend sur le bas-côté. C'est celle de Réda. “Le mec que je vois plus que mon père et ma mère, lance Bigg en s'installant à côté de lui. Il est parmi les premiers qui y ont cru, et aujourd'hui, il gère les scènes, les featurings...” Les deux ne se quittent plus depuis la fac de droit (section française). Aujourd'hui, l'étudiant Taoufik Hazeb, 23 ans, est en licence à Mohammedia, espérant la décrocher l'an prochain après s'être arrêté à la fin du premier semestre, pour une très bonne raison.
Elle tient en trois mots : Mgharba 'tal lmout. Sorti en avril dernier à grand renfort de système D, c'est l'album évènement de la scène marocaine 2006. Vingt-quatre titres bruts de décoffrage, écrits avec virtuosité et crachés avec rage, appuyés par des featurings complices pour appuyer là où ça fait mal : années de plomb, corruption, islamisme... Un décor dans lequel mieux vaut avancer armé. “C'est la moindre des choses d'avoir une licence, si jamais ça marche pas...”
Leader mais pas dictateur Mais pourquoi diable s'engouffrer dans une filière de diplômés chômeurs ? “La fac en général, c'est par défaut... T'as vu mon quartier, pas besoin de te faire un dessin”, lance le fils d'employé ONCF, qui, quand il n'était pas sur les bancs du lycée Imam Malik, se débrouillait CD et micro en refourguant “au plus riche” des jeans 501 achetés à 250 DH. “Le container en face de chez moi avait été fauché, je ne faisais rien d'illégal...”, assure Bigg, que les flics ont longtemps laissé tranquille jusqu'à ce qu'il leur balance, sur scène, deux trois vérités à la face.
“La chose contre laquelle j'ai vraiment la rage, c'est l'abus de pouvoir”. D'où le droit français : “C'est le seul moyen d'avoir légalement un poste de pouvoir et essayer de changer les choses, passer bezzez à travers le système”, s'énerve-t-il. D'où, aussi, le rap : “Le seul moyen d'exprimer cette colère sans casser des voitures ou faire des émeutes”.
Méfiant envers le pouvoir, friand de leadership : cette équation est un peu le fil directeur de la trajectoire de Bigg dans l'univers rap : six groupes en neuf ans, dont les noms évoquent tous la scène East Coast américaine, bien qu'il “n'aime pas le mot influence”. D'un groupe à l'autre, Bigg a sauté pour mieux affirmer ses idées. D'abord Thug Gang, celui du premier concert à Sidi Belyout. “On était trois gosses de 16 ans et on s'est débrouillé de A à Z. On a même fait 250 balles de bénéfice par tête”. Puis vint la préparation du Boulevard des jeunes musiciens à la FOL, “y en a qui voulaient répéter, d'autres non...” Bigg quitte le groupe avant la compétition.
Ensuite, Cash Money, “c'est-à-dire tout ce qu'on n'avait pas”, puis X-Side, dont le chanteur “rappait à la Snoop (Doggy Dog)”. Germe alors l'idée du rap en arabe. “Mais c'était un groupe avec trop de têtes pensantes”, tranche Bigg. “Je suis ouvert à toutes les propositions, mais j'aime pas qu'on me dirige”. Pour se changer les idées, le rappeur fait un break avec Snipers, un duo de hard core “juste pour le kif”, mais dans lequel il continue de parler, en anglais, de politique et de “streetlife”. Enfin, c'est en tant que MC solo qu'il joue pour la première fois avec Mafia-C, avant de rejoindre le groupe pour quatre ans. “Ils avaient peut-être besoin d'un leader”, suggère Bigg, sourire en coin. Le groupe balance dix-sept titres sur le Net, se concocte un public, joue au BJM 2001 et dans des concerts de l'association Original Hip Hop fondée par DJ Key. Après une petite tournée, Bigg repense à se produire en solo. “Eux n'ont pas trop assumé que je fasse les deux en parallèle”, résume-t-il pour expliquer cette dernière rupture.
Une chose est sûre, Bigg ne regrette rien. “Au festival de Casa, je risquais le tout pour le tout en jouant en dernier. Finalement, la place Rachidi était pleine jusqu'à deux heures du mat'. ça m'a appris que je peux tenir sur scène plus d'une heure”, se rassure notre homme qui, habitué à mettre en boîte ses morceaux très rapidement, a dû se faire violence pour apprendre ses propres paroles par cœur.
Il a fait du chemin, le gosse natif de Hay Mohammadi, dont les parents écoutaient Abdelhalim, Whitney Houston et les Beatles. C'est l'anglais qui l'a mené au rap bien plus que le rap à l'anglais. “J'avais un prof très direct, MTV”. Neuf ans plus tard, même s'il assure être bercé de soul et ne pas écouter de rap chez lui, Bigg arbore fièrement son total look hip hop. Dans le parking souterrain des Twins, il kiffe se prendre en photo avec son portable, bras écartés et air de pitbull.
Vulgarité ou réalité ? En haut se trouve Saber, “le meilleur spot de fringues hip hop du Maroc. Fnaïre et H-Kayne descendent ici”. C'est aussi un des dix points de vente de Mgharba 'tal lmout. Ici comme ailleurs, le stock est épuisé. Deux cents albums au total, soit pas grand-chose. “J'avais sorti une série de mille, mais j'en ai distribué 800 “favor” à la presse, aux festivals...” En sortir mille de plus coûterait 10 000 DH. “Je ne les ai pas”, avoue le rappeur dont les récents cachets ont épongé les crédits. Malgré cela, Bigg évoque la marque qu'il cherche à lancer : “AlKhasser wear”, reprenant le surnom provoc' qu'il s'est lui-même donné. “C'est eux qui m'appellent comme ça”.
Eux ? Tous ceux que choque son parler cru. Jusqu'à certains potes. “Je lui ai suggéré de faire des versions plus clean, pour la distribution, la radio ou certaines scènes. Si ma mère vient nous voir à Agadir quand je scratche avec lui, je serai gêné”, reconnaît Khalid Douache, aka DJ Key, qui a étroitement collaboré sur Mgharba 'tal lmout, tant aux platines qu'à la post-prod, via sa boîte Funky Noise.
Voilà un débat qui semble blaser l'intéressé autant qu'une session parlementaire. Il faut dire que la darija de la rue ne fait pas dans la dentelle. Pour preuve, “warma”, charmant néologisme issu du mot tumeur pour évoquer “une meuf bien calibrée”. En tout cas, rien qui effraie Imad, l'animateur de “Ze Kotbi Show” sur Casa FM, dont Bigg était l'invité deux semaines plus tôt. Cet après-midi, le rappeur revient en studio pour enregistrer un jingle. Plié en deux, s'éventant avec une pochette de DVD, Bigg dégaine sa voix caverneuse.
Débit de parole extralarge, truffé de vannes finissant sur un rire sonore, c'est un bon client pour la radio. D'autant que, khasel ou pas, Bigg ne parle pas pour ne rien dire. Personne de sa famille n'a été directement touché par les années de plomb, “mais ça ne m'ôte pas le droit d'en parler. Je condamne l'abus de pouvoir”. S'il n'achète pas la presse, il a lu Derb Moulay Cherif et vu La Chambre noire, le film de Hassan Benjelloun qui l'a inspiré pour composer et écrire son titre phare “El Khouf” en moins d'une nuit.
Sa peur, à lui ? “Mourir avant de concrétiser ce que j'ai dans la tête”. Soit, à court terme, de nouveaux titres, dont “Sirou sawtou” pour contrer les islamistes en 2007, et un morceau confidentiel, pour lequel il rêve d'un clip innovant, tel un court-métrage en 35 mm que tournerait un cinéaste confirmé. A moyen terme, mettre sur pied Bigg Production. Et, à long terme, pourquoi pas aborder la scène américaine ? “Je veux surtout leur montrer qu'on peut débarquer du Tiers monde et se débrouiller”.
“Heureusement ça prend forme”, poursuit-il en évoquant les studios de Fnaïre (où il a enregistré une partie et mixé l'intégralité de Mgharba 'tal mout) et de Casa Crew, Funky Noise, la boîte de prod' de DJ Key et DJ Kamaz, l'EAC L'Boulvart, qui lui a prêté 10 000 DH pour Mgharba 'tal mout, ou encore Raptivite.net, le portail hyperinteractif grâce auquel s'est constituée la majorité de son public. “Des mineurs pour la plupart, qui pourront grandir inchaâllah avec ma musique”.
Bigg a eu ses déceptions : refus de visa pour la France, où il devait jouer le 16 avril dernier à Montpellier ; arnaque du label français UNI'SONS, dont la compil' Au-delà de J-Bralt-art a sollicité le labeur de nombreux rappeurs marocains - Aminoffice, Loubna, Mafia C, Masta Flow, Fnaïre, DJ Van, DJ Key - sans qu'aucun en voie la couleur ou l'argent. “Je les remercie pour un truc, c'est de nous avoir tous réunis”. Deux ans plus tard, la “family” - Fnaïre, Masta Flow, 9mm, DJ Key, Colonel, Loubna, Y-Cine, Caprice, Lotfi, Muslim, Skizo - est largement présente sur l'album de Bigg.
Au dos de la pochette, le rappeur a pourtant préféré remercier tous ceux qui ne l'ont pas aidé... “J'avais peur d'oublier quelqu'un dans les vrais remerciements, donc j'ai préféré m'adresser à ceux qui m'ont emmerdé”. Mais parmi toutes ses gueulantes, Bigg s'en réserve une pour lui-même : “Mon gros défaut, c'est que je suis fainéant. Je suis capable de louper un job ou un concert si mon réveil n'a pas sonné”. Ironie du sort, pour qui veut “réveiller” les Marocains...
| |
|
|
|
|
|
|
|
BiGG Da DoN aU Festival de Casablance du 15 au 22 Juillet 2006
06/05/2007 14:31
BiGG Da DoN aU Festival de Casablance le 16-07-2006 - Place Rachidi- 00h00.
La deuxième édition du Festival de Casablanca sera organisée du 15 au 22 juillet, annoncent les organisateurs. Fort du succès de la première édition, le Festival de Casablanca revient pour une nouvelle semaine avec au programme de nombreuses manifestations artistiques et culturelles offertes pour célébrer la ville et sa population.
Avec plus de 40 concerts, 50 projections de films, 2 spectacles de rue, des expositions et de nombreuses animations de proximité, le festival a pu drainer plus de 2 millions de spectateurs.
Cet événement a la prétention de devenir le plus grand du royaume offrant à la population casablancaise l'occasion de découvrir des artistes des quatre coins de la planète et par là même, renouer avec la convivialité traditionnelle de la ville et redonner à la notion d'urbanité la place qui lui revient dans la métropole.
Pour l'édition 2006, le Festival de Casablanca promet des étincelles. Du 15 au 22 juillet, plus de 400 artistes, venus de disciplines et d'horizons très différents, investiront l'espace public et le transformeront en un espace festif, invitant le public à partager un projet citoyen, ambitieux et convivial.
40 concerts, 28 projections de films, des projets d'art urbain ambitieux, des spectacles de rue, mais aussi de nombreuses animations culturelles qui s'adressent aux Casablancais de tous les âges.
La diversité et la qualité des projets proposés contribuent à la réussite de l'un des plus importants événements culturels qu'ait connu Casablanca. Festival gratuit, se déroulant essentiellement en plein air, dans les rues et les places de la ville, le Festival de Casablanca est conçu autour des valeurs de solidarité, de cohésion sociale et de réhabilitation de la mémoire de la ville.
Des figures de proue de la scène nationale et internationale seront de la fête. Samira Saïd, Khaled ou encore Gentelmen pour ne citer qu'eux, côtoieront des artistes marocains de la nouvelle génération tels Bigg, Barry et Casa Crew.
Le comité organisateur a, en outre, dépassé les reproches qui ont été faites à propos de la participation d'artistes marocains. Des noms comme Najat Aâtabou, Mustapha Bakbo, Rkia Demsiria, dignes représentants de la chanson populaire seront partie prenante de la fête.
Lors de la conférence, une polémique a été soulevée par certains élus municipaux se définissant de la majorité, qui reprochaient aux organisateurs de les avoir exclus de la préparation de cette manifestation majeure.
Dans une fanfaronnade à la limite de l'opportunisme (vu la présence des représentant de la presse), les élus ont voulu transformer la rencontre en une session extraordinaire du conseil de la ville. Ils ont revendiqué un droit de regard sur les finances du festival, ignorant le fait que le comité organisateur ait confié le contrôle financier à un bureau d'audit de renommée internationale afin de garantir la transparence et d'assurer la continuité d'un projet de cette taille.
Les Grands Stars de ce Festival :
Zanka Flow 16-07-2006- Place Rachidi -23h00. Le groupe mythique de l'underground tangérois, Zanka Flow, reflète les préoccupations des jeunes d'aujourd'hui. Muslim, le fondateur du groupe, commença sa carrière de rap en 1995. C'est avec Laârbi qu'il fonde le groupe Zanka Flow. Hardcore du rap tangérois, Zanka Flow insuffle un esprit de révolte face aux injustices sociales. Dans leurs morceaux, on découvre l'univers de ce groupe encore méconnu par le public hip hop marocain. La vie des rues, la souffrance des gens, les conflits entre les Arabes et l'impérialisme sont autant de thèmes abordés dans leurs chansons.
Casa Crew 16-07-2006- Place Rachidi- 22h00. La musique de Casa Crew se veut une porte de liberté pour le monde entier, un fil de communication pour tous les citoyens du monde. Le groupe a choisi de s'exprimer à travers un rap rythmé, aux paroles aiguisées. Créé en 2003 à Casablanca, Casa Crew est le groupe qui monte et qui plaît aux jeunes. À Casablanca, les membres de Casa Crew sont déjà connus pour leur style original, et sont à la quête d'un public toujours plus large, à l'échelon national et international.
Bigg 16-07-2006 - Place Rachidi- 00h00. Connu pour ses textes certes provocateurs, mais qui invitent également à la réflexion, le rappeur Bigg est surnommé la grosse gueule ou encore Al Khaser. Son album Mgharba Tal Mout s'adresse aux Marocains venus de toutes les catégories sociales, abordant les problèmes qu'ils vivent aujourd'hui. À travers sa musique, qui s'inspire de la soul music tout en restant résolument marocaine, Bigg raconte sa vie de rappeur. Jeune artiste de 22 ans, il a déjà collaboré avec des grands noms du rap marocain tels que Masta, Muslim et Caprice.
Hel Lmkane 16-07-2006- Place Rachidi - 21h00. Fondé en 1998 par Sabiu et Ismaïl, le groupe de rap Hel Lmkane, précédemment connu sous le nom de Fes Mafia, rappe en arabe et en français. Leur premier concert en 2001 a connu un grand succès dans la ville de Fès. Forts de cette première expérience réussie, ils ont commencé à composer sur des sujets et des thèmes concernant leurs quartiers et leurs problèmes, communs à toute la jeunesse marocaine. Après un premier album en 2005, le groupe, qui a déjà participé à plusieurs événements, concerts, tournées et festivals, travaille actuellement sur son deuxième album composé de 18 titres. la ils sont entrain de faire filmé leur 1er clip video.
Psy 4 de La rime 21-07-2006 - Place Rachidi - 23h00 En 1995, dans les quartiers nord de Marseille, trois cousins, Segnor Alonzo, Don Vincenzo et Soprano et un pote de lycée, Sya Styles, débutent l'aventure de Psy 4 De La Rime. C'est par la scène que les quatre Psy 4 vont pouvoir se faire connaître. Psy 4 participe également à de nombreuses bandes originales de films. Leur premier album, « Block Party », est disque d'or. Ici, la rime englobe le fond comme la forme. L'envie de vivre domine dans ces compositions où chaque mot inspire une image. Aujourd'hui, après les tournées, objectif deuxième album...
Shaggy 18-07-2006 - Scène Corniche El Hank - 22h00 Shaggy est Jamaïcain mais a grandi à Brooklyn. Dans les années 90, Shaggy devient rapidement la nouvelle coqueluche du reggae. En 1995, il gagne un Grammy Award avec l'album « Boombastic », et la chanson éponyme devient un hit mondial. En 2000, Shaggy renoue avec ses racines jamaïcaines et explose les ventes avec « It Wasn't Me » : trois millions de disques vendus ! En 2003, Shaggy sort son cinquième album, « Lucky Day ». Fidèle à sa réputation de séducteur, il dédie cet album aux femmes, notamment avec le tube hispanisant « Hey Sexy Lady ».
Akon 22-07-2006 - Place Rachidi - 22H00 Akon est un jeune chanteur, compositeur et producteur. Sa musique est un mélange astucieux de hip hop et de soul. Né au Sénégal, Akon vit aux États-Unis depuis l'âge de sept ans. Akon a commencé par jouer des percussions et a par la suite embrassé la musique et la culture hip hop. Sa musique un hommage aux pionniers du hip hop, tout en étant résolument originale et personnelle. La voix d'Akon se reconnaît instantanément et sait transporter et émouvoir son public.
| |
|
|
|
|
|
|
|
Entretien avec Bigg dit El Khasser « Je veux devenir le roi du rap au Maroc »
06/05/2007 14:30
Bigg, de son vrai nom Hazeb Taoufik, est un jeune casaoui de 23 ans. Licencié en droit privé, il aspire à devenir juge. En attendant, il rappe comme il respire. Mais, il le fait à sa manière : ses chansons sont en darija pur jus. Ses paroles sont parfois composées de mots « osés », « vulgaires » ou « provocateurs ». C'est selon. Ce n'est pas pour rien qu'on le surnomme « El Khasser ». Son premier album « Mgharba hta al moute » (Marocains jusqu'à la mort) cartonne actuellement. Vendu avec la mention « contient des propos explicites », ce CD plaît à énormément de jeunes et dérange un maximum d'adultes. Bigg y évoque, sans mâcher ses mots : Tazmamart, Derb Moulay Chrif, les fils de putes, l'affaire Tabit, les barons de la drogue, Al Adl Wa Alihssane, le PJD... Cette année, à côtés des têtes d'affiche de L'Boulevard (De La Soul et compagnie), c'est Bigg qui est sans conteste l'événement de ce festival. Il promet de faire exploser la scène pendant trente minutes d'un spectacle... very Bigg. À travers cette interview, ce rappeur défend son art et explique sa manière. Il le fait sans fausse modestie ni fausse pudeur.
Contrairement aux conseils qui vous ont été prodigués, vous avez choisi d'utiliser dans votre premier album des mots jugés vulgaires par vos détracteurs. Pourquoi avez-vous opté pour ce choix risqué ?
JE considère que c'est de la pure hypocrisie que certains montent sur leurs quatre chevaux pour dénoncer mes mots soi-disant vulgaires. Je me demande pourquoi ils n'ont jamais rien dit à propos des films français et américains qu'on suit à la télé depuis toujours en écoutant à l'envi des mots comme putain, merde, enculés, fuck, et j'en passe... Je n'ai jamais compris pourquoi le mot pute n'a pas le même effet que « kahba » qui en est simplement la traduction en darija.
Pourquoi donc ce choix que vous dites risqué ?
C'est pour libérer la pensée des jeunes. C'est pour bannir de notre langage le mot : « Hchouma » (tabou). Je précise que je ne chante pas pour les hypocrites. Mieux, je les emmerde.
Et pour qui chantez-vous donc ?
Mon public premier est formé de jeunes de 12 à 25 ans. Je chante aussi pour tous ceux qui refusent qu'on continue à nous rebattre les oreilles avec des chansons d'amour, du beau temps... J'utilise le langage des jeunes pour leur parler vrai. J'exprime ainsi le fond de ma pensée et la leur. Je crie haut sur scène ce que les Marocains pensent tout bas.
Que dites-vous, à travers vos chansons, à ces jeunes ? Je leur dis surtout, de n'avoir peur de rien ni de personne : « Baraka men al khouf ! ». Je leur demande d'être des citoyens qui remplissent pleinement leurs devoirs et qui osent réclamer leurs droits. De vrais Marocains qui veulent changer le pays. Pas ceux qui veulent le quitter à la première occasion. En chantant, je demande aux jeunes de s'intéresser à ce qui se passe autour d'eux, d'emmerder tous les Pinocchio de la politique, de ne pas occulter notre passé pour mieux construire notre avenir... Je crie aussi leur désaveu de tous ceux qui utilisent leur barbe pour des fins démagogiques et qui nous prennent pour des imbéciles.
Mais, à cause de vos mots jugés trop osés, certains de vos jeunes fans sont obligés de se cacher pour recevoir vos messages.
Ce qui me rassure c'est que celui qui se cache aujourd'hui pour écouter mes chansons, ne poussera pas ses enfants à se cacher pour écouter la même chose demain. J'insiste sur le fait que je suis à 100% pour un respect total au sein de la famille. Mais, cela ne devra pas nous empêcher d'appeler chaque chose par son nom dans notre darija qui permet d'aller droit au but.
Que répondriez-vous à ceux qui pensent que vous prêchez par trop de défaitisme dans vos chansons ?
Le défaitisme à mon sens, c'est d'évoquer la merde sans pour autant militer pour le changement. En ce qui me concerne, je l'évoque pour créer l'onde de choc qui poussera chaque Marocain à ramasser sa propre merde pour que notre pays devienne propre. C'est pour cela que mon RAP est à 100% revendicatif et pas du tout défaitiste.
Après la sortie de votre premier album, quelles sont vos ambitions ?
Je travaille pour être le roi du rap dans le pays. Ceci sans jamais baisser mon pantalon pour y arriver. Puis, je souhaite voir un jour le stade Mohammed V rempli par mes fans dans un spectacle de rêve que je leur offrirai. Seulement, je veux avoir en face de moi des spectateurs qui ne cassent pas de bus en sortant du stade. Tout le contraire des spectateurs du Wac et du Raja que le foot n'a pas éduqué et que mon RAP éduquera certainement. Après L'Boulevard, je travaillerai sur un morceau destiné à la bande originale d'un film marocain en préparation. Je projette également d'intégrer d'anciennes chansons marocaines du patrimoine musical marocain dans le 8ème art comme dit Charman (un rappeur r'bati) en parlant du RAP.
| |
|
|
|
|